Musashi

Une communauté fraternelle d'hommes libres et déterminés, en alternative aux pièges de la société moderne

Fondamentaux de la communauté : découvrez-les ici

mardi 29 mars 2016

Dernier appel



Où êtes-vous ? Qu’êtes-vous devenus Nizar, Rachid, Kaïna, Tarek, Nabila, Tolba ?

Quel a été votre destin ? Qui avez-vous écouté ? Qui écoutez-vous encore ? J’ai honte de me poser une telle question mes amis. Honte de ne plus vous faire confiance, de douter, de me demander si vous n’avez pas failli.

Pas vous, ce n’est pas possible. Mais tant d’allemands avaient déchu à l’époque, même parmi les meilleurs. Avaient cédé au mélange du ressentiment, de l’aigreur et de la trouille qu’ils paraient des couleurs de l’héroïsme, en se soumettant à leurs nouveaux maîtres.

dimanche 20 mars 2016

Le patriotisme est un humanisme



Patriote. Combien de fois le mot ne fut-il pas maudit dans les dernières décennies, stigmatisé, rabroué, accusé de tous les maux, considéré comme cause de toutes les violences, en regard d’un monde idéal et moderne qui s’en serait débarrassé.

La place que le monde post-moderne lui a assignée était d’être ad vitam aeternam le troisième pilier de la devise de Vichy. La cocarde ne pouvait plus être l’insigne des hommes épris de liberté, en lutte contre l’injustice et l’arbitraire, mais au mieux la marque de nostalgies surannées et douteuses, au pire le fait de fascistes et d’esprits étroits.

Une étrange hémiplégie a saisi le monde moderne. Seul le « patriotisme » des collaborateurs – pourtant un oxymoron puisqu’il consistait à se coucher devant l’ennemi - fut retenu comme la seule acception valable, accompagnée parfois d’un repoussoir supplémentaire : l’agressivité revancharde qui conduisit l’Europe à sa perte dans le première moitié du XXème siècle. L’erreur, la source de tous les maux, c’était l’état-nation et l’attachement à celui-ci, même lorsqu’il n’était qu’amour d’un mode de vie et d’une culture.

Qu’importe qu’un Romain Gary, héros de la France libre et compagnon de la Libération eût écrit en 1943 dans « L’éducation européenne » : « … le patriotisme, c’est d’abord l’amour des siens, le nationalisme, c’est d’abord la haine des autres », sens repris par le Général de Gaulle en 1951 sous la formule : « Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres.”

Fut ignorée également la phrase de Jaurès, teintée de mystère, « Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d'internationalisme y ramène. », montrant que les anathèmes et fausses oppositions pouvaient n’être pas si simples, que le camp de la haine et de la fermeture n’était pas nécessairement celui désigné par les adorateurs du paraître.

Nulle part mention non plus du fait que nos partenaires d’outre-atlantique, présentés comme le modèle d’une modernité qui devait se défaire des attachements anciens, ne renoncèrent jamais au sentiment patriotique, renouvelé et réaffirmé à chacun des temps forts de leur jeune histoire.

Mais il fallait en finir, faire apparaître coûte que coûte que l’attachement à son pays ne pouvait avoir qu’un seul sens – le mauvais – que la dualité complexe de l’amour n’existait plus. Il fallait à tout prix l’aplatir, la réduire, la tronquer, au prix du mensonge. Des philosophes de cour et de cocktail s’y employèrent, sectateurs de raisonnements simplistes les mettant eux seuls en valeur, là encore au prix du respect du réel.

mercredi 9 mars 2016

L'organisation de l'Orque



La plupart des tentatives de vie communautaire ont échoué non pour des raisons économiques, mais du fait de l’organisation de leur vie sociale. Trop tournées vers l’intérêt collectif de la communauté, elles sous-estimaient les aspirations individuelles de chacun. Chaque fois que les tentatives communautaires ont empiété sur le respect des projets personnels, voire sur la vie familiale et personnelle de ses membres, elles ont échoué.

Economiquement, les organisations en communautés libres se sont révélées au moins aussi performantes que l’entreprise classique, en grande partie parce que ces dernières doivent maintenir un taux d’encadrement beaucoup plus élevé ainsi que de nombreuses fonctions de reporting, non directement productives. David Graeber a ainsi montré que la société libérale - férue d’efficacité - engendrait un nombre croissant d’emplois inutiles, gaspillage qu’une communauté auto-gérée permet d’éviter.